Parution mars 2004
Cent lettres à Dieu, de femmes et d'hommes, se trouvent rassemblées dans ce recueil. Les auteurs sont religieux ou laïques : archevêques, cheickhs, imams, moines, prêtres, rabbins, bahais ou bouddhistes, écrivains, intellectuels, journalistes, philosophes ou scientifiques originaires d'Europe, d'Afrique ou d'Orient, tous témoins d'un dialogue plus que jamais nécessaire.
Ils expriment, dans ce livre, leur foi, leur doute, leur révolte, leurs intérrogations les plus intimes, leurs espoirs et leurs désespoirs.
Qu'ils soient pathétiques, violents, poétiques, lumineux, ces messages forment une mosaïque singulière de la quête des hommes.
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Critiques
Le Figaro Magazine
Le Figaro Magazine : Dieu, poste restante
"Je L''avise et Il m''avise", avait coutume de dire le curé d''Ars à propos de son Créateur, avec lequel il aimait tant converser. Comment interpeller Dieu en dehors de l''intimité de la conscience et de la prière? Cent âmes se sont adressées à lui dans des lettres rassemblées en un livre par René Guitton. Comme le souligne Jean François Colosimo, professeur de théologie orthodoxe à l''institut Saint-Serge, "il est des lettres que Dieu n''aime point (…) Ces lettres on les connaît… Elles s''appellent rescrits, bulles, anathèmes, oukases, fatwas et autres sommations d''huissiers." Voilà contre quoi s''élève ce recueil qui réunit clercs et laïques, chrétiens et juifs, musulmans et polythéistes, ceux qui croient et ceux qui doutent. Certains y considèrent Dieu comme "un ami", "une interrogation" ou "un paradoxe , d''autres comme une divinité qu''ils nomment en hébreu, en arabe ou en latin.
On trouve tant de styles et de conceptions du divin que ce recueil prend la tournure d''une Babel de papier. Et on pourra regretter que se mêlent indistinctement spiritualité, humanisme et religion, qui relèvent d''une approche différente du divin. Mais au final, cette profusion donne un ton particulier, unique, à l''ensemble. L''humour de l''écrivain Eliette Abécassis ("Cher Dieu, nous avons bien reçu Votre manuscrit intitulé Genèse…") côtoie et s''additionne à la déférence du poète marocain Ben Jelloun qui trouve "présomptueux d''envoyer une lettre à Dieu", à qui il préfère dire sa vénération.
Plutôt sceptique, le cancérologue David Khayat rappelle le scandale de l''humanité souffrante, alors que sœur Emmanuelle préfère croire que "l''amour est plus fort que la mort"… Il se dégage de cette variété revendiquée une façon apaisée de vivre sa foi. Aujourd''hui, cette sérénité fait du bien.
Vianney Delourme
Croix
La Croix : Lettres à Dieu Réunies et présentées par René Guitton
Ils sont cent, connus ou inconnus, croyants ou mécréants, de tous horizons et confessions, à avoir pris la plume pour dire leur fait au Créateur. Cent bouteilles lancées dans l''océan du ciel, avec des plaintes ("Ah, si je parvenais à m''aimer comme Tu m''aimes!" Mgr Jean Michel di Falco) et des louanges(" Laisse-moi t'adorer comme il te plaît, par le chant et par le silence", Claude Vigée), des doutes ("Bien dérisoires sont nos prières pour que tu interviennes dans nos tous petits mondes et leurs grandes misères", René Nouailhat) et des révoltes ("Pardon Seigneur tout-puissant ! Il m''est impossible d''admettre la souffrance!", Henri Tisot), des supplications ("Allah, Dieu, Adonaï, Rabbi mon seigneur, protégez-nous de ceux qui disent Vous servir", Khadidja Abada-Charlot) et des actions de grâces (" Si nous sommes Tes mains, si nous sommes Tes yeux et Ton cœur à la démesure de la multitude, alors je suis heureux d''exister", Yves Duteil)… Et le mot de la fin à Bruno Chenu : "L''essentiel ne sera jamais les lettres de l''homme à Dieu, mais les lettres de Dieu à l''homme."
M.K
Paris Match
Paris Match : Croire ou ne pas croire, that is the question !
Cent personnalités ont analysé leurs propres convictions religieuses. Très sincère mais pas très convaincant pour ceux qui n''ont pas déjà la foi du charbonnier.
Dieu à Madrid, Dieu à Gaza, Dieu à Hollywood, Dieu à l''école… Il est partout. Ou plutôt, la religion est partout. Surtout celles des autres, en général. Du coup, pour Pâques, un éditeur a eu l''idée de faire expédier cent lettres au P.d.g. de l''humanité. Des imams, des prêtres, des rabbins, des écrivains, des scientifiques, ils ont tous accepté d''envoyer un message en poste restante. Pour un vieux Breton sceptique comme moi, c''était tentant. Peut-être l''une de ces lettres mortes me donnerait-elle enfin une raison de croire ? Je ne demande que ça. De la onzième à la terminale, à Saint-Jean-de-Passy, j''ai toujours été premier en catéchisme. Le catholicisme m''a plu dès le début. Toute cette liturgie, ces calices, ces écoles, ces chasubles, cette musique… Et l''art qu''il a inspiré : les cathédrales, Fra Angelico, le Greco, les Te Deum, les requiem… Dommage que ces histoires de divinité ne m''aient jamais convaincu, elles me plaisaient. Et partout, d''ailleurs : le serpent à plumes, Jupiter, le dieu Chacal, Belphégor ont tous donné du talent à ceux qui leur rendaient hommage. Bien sûr, la messe était plus ennuyeuse que l''ennui lui-même -sauf quand je la servais. Mais, enfin, dès que je n''y ai plus assisté, la religion n''avait que de bons côtés : comme la pub dans le métro, elle distribue de la beauté autour d''elle. Qu''importe que l''inefficacité de la prière ne soit plus à démontrer. S''il existe, Dieu est le champion du monde toutes catégories de la magie. Et cela à partir de rien : de pieuses suppositions, un pari habile, des miracles plausibles, une petite invraisemblance, puis une autre, et des centaines de millions de gens se prosternent. Chapeau ! Tant pis si toute cette construction intellectuelle m''a toujours paru un énorme château de cartes. Je ne demande encore qu''à me laisser persuader. Certains chrétiens sont troublants. Sœur Emmanuelle, par exemple. Elle semble éclairée de l''intérieur. C''est dire si j''ai ouvert le livre dans de bonnes dispositions. Je n''en dirai pas autant des auteurs lorsqu''ils ont pris leur plume. Ils n''arrêtent pas de s''excuser. L''Inquisition, le djihad, la Saint-Barthélemy, que sais-je encore, ils plaident sans arrêt coupables. Comme si le grand horloger du monde avait un peu trop d''absences. Du reste, c''est vrai, il a parfois la tête ailleurs. Comment a-t-il laissé une météorite anéantir d''un coup tous les dinosaures ? On se demande à quoi il s''occupe. Et je ne suis pas le seul à me poser la question. En six jours, il bâ !@#$%^&* le monde et depuis plus rien ! Beaucoup des auteurs lui reprochent poliment ce silence. Pas moi ! Peut-être, du reste, a-t-il la voix cassée à force de nous mettre en garde en vain. Si oui, tant mieux. Dans ce monde tellement bruyant, c''est très agréable. On reçoit bien assez de messages comme ça. Au fond j''aime trop la solitude pour que Dieu me manque. Cette soif de croire, c''est un besoin de se dissoudre dans une communauté. Du coup, on se regroupe, on se dit que ce monde est trop complexe et structuré pour relever du hasard et on se met à faire ensembles des sacrifices au Dieu crocodile. Mais de là à apporter une preuve de l''existence de Dieu, non! Ca vaut mieux, cela dit. Je ne sais pas ce qu''on oserait encore faire si le Jugement dernier devenait une étape incontournable. A cet égard, je vous rassure : aucun des ces auteurs si respectueux ne dit simplement en quoi la foi modifie sa vie quotidienne. Si Dieu est à leur image, aïe, aïe, aïe ! Avec, en prime, 98,5% des gènes du chimpanzé. J''arrête là avant de blasphémer.
Chercher Dieu, c''est évidemment se lancer dans un jeu de piste sans fin. Ce livre est néanmoins émouvant. Il rappelle que les anti-dieux habituels (l''argent, le pouvoir, le succès, l''amour) ne devraient pas requérir tout notre sacerdoce. On ne le répète jamais assez.
Gilles Martin-Chauffier
Autres
Match: «Ce livre est émouvant. Il rappelle que les anti-dieux habituels, l’argent, le pouvoir, le succès, l’amour, ne devraient pas requérir tout notre sacerdoce».( Gilles Martin Chauffier).
Figaro: «Le fruit d’une réaction courageuse à un constat sans appel».
Figaro magazine: «Un recueil qui prend parfois la tournure d’une Babel. Il se dégage de cette variété revendiquée une façon apaisante de vivre sa foi». (Vianney Delourme)
Elle: «Tous, le temps d’une lettre, se transforment en grands enfants. Certaines sont très touchantes.» (Guillaume Allary)
Le Point: «Le Créateur se serait-il tellement assoupi qu’il faille le réveiller ? Devant tant d’admirateurs (cent), ce serait bien le diable que Dieu ne fasse pas une petite apparition". (Christophe Ono-dit-Biot.)
Télé 7 jours: «Quel meilleur livre de chevet ?» (France Cavalié)
La croix : «Cent bouteilles lancées dans l’océan du ciel, avec des plaintes, des louanges, des doutes, et des révoltes, des supplications, et des actions de grâces.» (M.K)
La vie: «Ces missives que René Guitton a eu l’idée de rassembler, vont bien au-delà d’une simple facétie littéraire. Elles en disent long sur les espoirs de notre temps». (Jean-François Rouge)
Nice matin: «Lettres d’espoir, signe de foi ou de révolte pour engager le dialogue».
Foi et vie : «Une mosaïque d’interpellations, chaque lettre est attachante, émouvante, tellement personnelle. Une idée généreuse». (Jean-Claude Jaffé)
France soir : «Autant d’appels à la tolérance et à l’espérance». (I.G)
Le monde des religions : «Le ton de ces interventions sonne vrai. C’est leur grande qualité». (Bernard Feillet)
Le républicain lorrain : «L’exercice s’annonçait périlleux. Qu’importe, chacun ici s’est libéré de sa colère, de ses doutes, de sa ferveur pour une même prière humaniste.»
Témoignage chrétien : «La plupart se livrent de bon gré et le bon Dieu ne s’en tire pas trop mal.»
Nouvelles clés : «L’excellente idée de René Guitton, réveille en nous quelque chose d’essentiel».
Actualités juive : «Un dévoilement magnifique, des lettres bouleversantes, admirables, qui forcent le respect ; un pan de la relation de l’homme au divin.» (Ariel Sion)