Souvenons-nous. Le 21 mai 1996, sept moines étaient égorgés par des membres du GIA. Sept religieux venus en Algérie, au monastère de Tibhirine, en hommes de Dieu, fidèles à leur engagement monastique.
René Guitton a passé son enfance et son adolescence en Afrique du Nord.
Tout jeune, il s'est imprégné des religions d'Abraham et a vécu avec émotion la présence de l'Église en terre d'islam. Après le drame, il a éprouvé le besoin d'aller à la recherche minutieuse de la vérité.
Aidé par les témoignages des familles des victimes, des moines de la communauté trappiste, des plus hautes autorités religieuses, chrétiennes et musulmanes, d'hommes politiques algériens de toutes sensibilités, de responsables politiques français de premier plan, d'agents des services secrets et de témoins anonymes, il a dénoué peu à peu les fils de cet imbroglio tragique. Rien n'a été laissé dans l'ombre au cours de ces investigations qui ont conduit l'auteur de France en Algérie et au Maroc. S'appuyant aussi sur des notes restées jusqu'ici confidentielles, il révèle aujourd'hui les raisons de l'enlèvement des sept moines, les raisons de leur mort.
A la fois quête et enquête, cet ouvrage a choisi de lier les événements sans jamais sacrifier au spectaculaire ni à la partialité, dans le but de chercher la lumière, toujours la lumière... comme le firent Christian, Christophe, Luc, Paul, Michel, Bruno et Célestin, les sept moines de Tibhirine.
Cet ouvrage a été couronné du Prix Montyon de l'Académie Française (Littérature et Philosophie), et du Prix Lyautey de l'Académie des Sciences d'Outre mer et du Prix Liberté.
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Prix Montyon | Éditions de la Loupe | Éditions Pocket |
Critiques
Le Canard Enchaîné
Le canard enchaîné : Bagatelles gaullistes pour un massacre
"J'accuse comme responsable de cet énorme raté Alain Juppé avec son communiqué assassin, pour des petits motifs personnels contre les réseaux Pasqua. Il a préféré faire tout capoter plutôt que d''en passer par les réseaux parallèles."
Signé (style et syntaxe en prime) Jean Claude Marchiani, ex-préfet du Var devenu député européen. Ses propos vont faire du bruit : ils concernent l''assassinat, par le GIA algérien, des sept moines français de Tibhirine, le 21 mai 1996, et sont extraits d''un ouvrage à paraître aux Editions Calman Lévy : "Si nous nous taisons".
L''écrivain René Guitton, auteur du livre, a aussi donné la parole à Pasqua, qui enfonce le clou et son ancien Premier ministre : "Je ne confirme pas les propos de Marchiani. Dans plusieurs cas, il a risqué sa peau sur le terrain quand Alain Juppé se contente d''analyser les choses, en technocrate, depuis son bureau.
Que reprochent-ils exactement à Juppé ? D''avoir fait lire, par le porte-parole du Quai d''Orsay, le 9 mai, un communiqué précisant que "le préfet du Var n''a pas à connaître ce dossier".
Une déclaration qui, estiment Marchiani et Pasqua, sera interprétée par le GIA comme une rupture des négociations secrètes qu''ils avaient engagées, avec l''aide d''officiers de la DGSE. Douze jours plus tard, les sept moines seront égorgés et leurs têtes abandonnées à la sortie de Médéa.
Interrogé, lui aussi, par René Guitton, Alain Juppé manifeste une rare circonspection : "je me trompe peut-être et le réseau le MM. Pasqua et Marchiani était peut-être extrêmement efficace mais cela me semblait trouble et peu fiable (…). Si j''avais eu la moindre raison de penser sérieusement que l''on pouvait sauver ne serait-ce qu''une seule vie humaine, la nature de mes relations avec M. Pasqua ne serait intervenue en aucune manière. A l''époque, j''ai fait confiance à nos services spécialisés, DST et DGSE. Peut-être à tort, puisque la conclusion a été l''échec que l''on sait."
Rien ne prouve, pourtant, que cette annonce du Quai d''Orsay ait eu les effets supposés. Cela n''empêche nullement les accusations de " meurtres par imprudence " de voler. La fraternité est toujours une haute valeur dans la famille gaulliste.
J.-F. J.
Le Figaro magazine
Le Figaro magazine : Requiem pour âmes d''élite
Le 21 mai 1996, en Algérie, sept moines trappistes de Tibhirine sont suppliciés par les égorgeurs du GIA. Mais qui connaissait ces " pèlerins de l''absolu " ? René Guitton fait le choix de moins raconter un événement -la prise d''otages- qu''un destin vécu jusqu''au bout sous le regard de Dieu. Certes, il retrace l''enchaînement des faits, fruit de la mésentente chronique entre Paris et Alger, de la triste rivalité entre DGSE et DST et de celle, plus lamentable encore, entre Charles Pasqua et Alain Juppé. Mais l''essentiel réside dans le voyage intérieur grâce auquel l''auteur fait revivre les sept religieux, si unis et si différents à la fois. On ne pouvait restituer de plus belles manières le sens de cette tragédie, qui pose la question de la présence chrétienne en terre d''Islam. " Si le muezzin appelle les siens, s''attriste Guitton, la cloche de la chapelle ne lui répond plus. "
Annet de Sauty de Chalon
Le Monde
Le Monde : Histoire d''une négociation manquée
Il y a un peu plus de cinq ans, le 30 mai 1996, à la sortie de Médéa en Algérie, on retrouvait les restes des sept moines trappistes de Tibhirine, égorgés une semaine plus tôt par des militants de GIA. Le 2 juin, à la cathédrale Notre-Dame-d''Afrique à Alger, sept cercueils -un crucifix et une rose pour chacun- rejoignaient la dépouille du cardinal Duval, ancien archevêque d''Alger, éprouvé par les évènements et décédé, également le 30 mai, à l''âge de 93 ans. Ces obsèques marquaient le terme d''une tragédie qui avait commencé par l''enlèvement des sept moines, dans la nuit du 26 au 27 mars, et qui restera comme l''un des pires épisodes, par ses retombées en France, de la guerre civile algérienne.
Ecrit d''une plume à l''émotion retenue, le livre que vient de publier René Guitton est l''un des plus précis qui soient, à la fois sur l''itinéraire des sept moines martyrs, sur les raisons du choix qu''ils avaient fait de rester en Algérie et sur les circonstances du drame. C''est l''histoire d''une triple fidélité que ce livre raconte : à la parole donnée à Dieu à travers un engagement religieux ; à une amitié nouée de longue date avec une population algérienne démunie et frappée par le terrorisme ; à un dialogue concret avec des musulmans et une religion dont les islamistes ne donnent que la plus atroce des caricatures. Les autorités françaises et algériennes les avaient poussés à quitter le pays. Une première incursion d''un groupe terroriste au monastère, en pleine nuit de Noël 1993, avait donné la mesure de la menace. Mais l''attachement à Tibhirine des moines trappistes -deux ont pu échapper à la rafle de mars 1996- n''avait d''autre sens que l''amour de Dieu et de l''Algérie.
Mais, à la lecture du livre de René Guitton, le plus étrange et douloureux est le sentiment qu''il donne que le pire aurait pu être évité sans des dysfonctionnement entre les services français (DST, DGSE), puis entre Alain Juppé, alors premier ministre, Charles Pasqua et ses réseaux en Algérie, ranimés pour l''occasion par son ami préfet du Var, Jean Charles Marchiani.
Sans doute est-il plus facile de reconstituer l''histoire que de la faire au jour le jour dans les circonstances d''un drame où la vie de sept hommes est engagée. Rien ne permet non plus d''affirmer que si les négociations avaient pu s''ouvrir avec les ravisseurs islamistes, l''enlèvement aurait pu trouver une issue heureuse. Mais René Guitton a eu la bonne idée d''interroger les acteurs de cette négociation manquée. Il se retranche derrière leurs confidences. Et la confirmation de ce qu''on pressentait laisse pantois.
Quand, le 30 avril 1996, un émissaire de Djamel Zitouni, chef du commando de ravisseurs, se rend à l''ambassade de France à Alger, porteur d''une cassette où l''on entend la voix des moines, deux fonctionnaires de la DGSE s''entretiennent avec lui. Mais ils ne préviennent ni la DST, ni l''ambassadeur, ni les services algériens. Aucun enregistrement vidéo ni audio n''est fait de cette visite. Ils laissent filer l''émissaire qu''une filature aurait pu permettre, peut être, de conduire aux ravisseurs.
Le livre de René Guitton rapporte aussi dans quelles circonstances " lamentables " la brouille entre Alain Juppé et Charles Pasqua n''aurait pas permis à Jean Charles Marchiani, l''homme de confiance de l''ex-ministre de l''intérieur, d''aller au bout d''une mission secrète engagée en vue de la libération des otages. Un accord aurait même été négocié et sur le point d''aboutir avec le général Saïdi Fodil commandant la zone militaire de Wargla, au nord d''Assi Messaoud, qui mourra dans des circonstances mystérieuses, juste après la mort des moines. Cet accord portait sur des versements de fonds et l''élargissement de prisonniers islamistes retenus en France. Informé le 9 mai, Alain Juppé aurait mis un terme brutal à cette mission, afin de ménager les services français et les autorités algériennes.
Dans le livre, Charles Pasqua et Jean Charles Marchiani maintiennent leur version. De son côté, le premier ministre de l''époque se défend d''avoir fait échouer le projet pour des raisons personnelles et des " chikayas politiques ". Le réseau de MM. Pasqua et Marchiani " trouble et peu fiable ".
Malgré tous les doutes qui demeurent sur cette affaire, le livre de René Guitton est une pièce d''histoire.
Henri Tincq
Autres
Télévision :
TF1 : Journal de 20 H.
France 2 : Journal de 13H et journal de 20H.
France 3 : Journal 19-20.
TV5 : Journal.
Radio :
Europe 1 : (Matinée Yves Calvi + Frédéric Mitterrand)
France Info, France Inter, Radio Notre Dame, Beur FM, RFI, MEDI 1
Presse écrite
Le Figaro : «On ne pouvait restituer de plus belle manière le sens de cette tragédie.» (Annet Sauty de Chalon)
Le Monde : «Ecrit d’une plume à l’émotion retenue, le livre de René Guitton est une page d’histoire.» (Henri Tincq)
L’Express : «Une quête spirituelle de qualité.» (Jacques Duquesne)
Le Parisien : «Une passionnante et émouvante enquête.» (Catherine Tardrew)
Le Nouvel Obs : «Des révélations… des informations souvent inédites.» (Farid Aïchoune)
VSD : «Un livre explosif, grave et serein.» (Jean Paul Cruse)
Nice Matin : «Un formidable exercice de mémoire.» (Alain Laville)
Le Canard Enchaîné : «Des propos qui vont faire du bruit.» (Jean-François Julliard)
Ouest France : «Une enquête très fouillée.» (Pierre Tanguy)
La Croix : «Le livre de René Guitton valorise, dans un style sobre, l’itinéraire des moines.» (Bruno Chenu)
Le Figaro Etudiant : «Un livre hommage, un parcours spirituel: celui des moines et celui de l’auteur.» (Christine Goguet)
Télé Star : «Une enquête sobre, très étayée, où l’auteur fait la lumière.»
DS Magazine : «Un livre inspiré, une enquête fouillée.»
L’Alsace : «Le livre de René Guitton est un appel à la paix et à la vérité.»
Le Républicain Lorrain : «A la fois quête et enquête, ce livre privilégie la lumière, toute la lumière.»
Le Dauphiné Libéré : «Un ouvrage qui permet de mieux comprendre.»
L’Est Républicain : «Un ouvrage qui ne sacrifie jamais au spectaculaire, ni à la vérité.»
Ciné-Télé Revu (Belgique) : «Pour qu’on n’oublie jamais."
L’Hebdo (Suisse) : «Un ouvrage nécessaire, tout en pudeur.» (Guy Jovis)
La Liberté (Suisse) : «Livre miroir de l’histoire douloureuse.» (Patrice Favre)