Outre la quête de la vérité sur un assassinat qui a mis en émoi le monde et miné les relations algéro-françaises, le livre, par ses nouveautés, montre le chemin à suivre pour que les moines survivants puissent enfin faire le deuil de leurs défunts compagnons.Début d’enquête ou de vérité ? En quête de vérité, de René Guitton, apporte quelques réponses qui se tiennent sur l’assassinat des moines de Tibhirine. Des réponses concrètes, techniques qui contredisent franchement le témoignage du général Buchwater basé essentiellement sur le témoignage indirect du frère d’un ami de Saint-Cyr. Les révélations du général attaché militaire à l’ambassade de France à Alger même assises sur “le oui-dire” tout comme celle des officiers “déserteurs” Samraoui et Tigha, ont remis quelques watts d’électricité dans la relation déjà entamée entre les deux pays.L’auteur du nouveau livre qui sort après le film consacré aux moines de Tibhirine, Des Hommes et des Dieux, apporte une foule de détails et d’indices avec des recoupements dont la conclusion remet en cause la thèse du général impliquant l’ANP.
Le livre va plus loin en suggérant à partir de l’analyse des “pièces” que l’enquête a pris une fausse piste. Sans aller jusqu’à dire que l’enquête a été bâclée.En fait, l’auteur, en investigateur, revient à une méthode basique dans ce genre de drame en s’appuyant sur des éléments concrets pour étayer sa “version”. Des clichés, des témoignages, des contradictions, des ratages ou omissions et la reconstitution balistique qui plaide en faveur d’une exécution à terre excluant de facto la thèse de l’informateur officiellement retenue de l’utilisation d’un hélicoptère.En Quête de Vérité n’est pas une contre enquête, mais il apporte un nouvel éclairage en mettant à jour des pans oubliés de la première enquête. Outre la quête de la vérité sur un assassinat qui a mis en émoi le monde et miné les relations algéro-françaises, le livre, par ses nouveautés, montre le chemin à suivre pour que les moines survivants puissent enfin faire le deuil de leurs défunts compagnons. Il rouvre ainsi implicitement le dossier dans un geste qui interpelle la justice française engluée dans les versions de témoins indirects, politiquement “marqués”. et il apporte par les indices “un début de preuve” dont ont manqué tous les témoins.