Insignes des Art et des Lettres

Mercredi 18 septembre 2013 -

Cérémonie de remise des insignes de Chevalier des Arts et des lettres, nomination de la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, et remise par le président du Conseil Constitutionnel Jean-Louis Debré.

Article de Hervé Chabaud paru dans l'Union L'Ardennais le 16 mars 2011

Tibhirine : nouvelle piste sur la mort des moines

couverture livreCela fera quinze ans, le 26 mars, que les sept moines de Tibhirine ont été enlevés dans leur monastère. Ils ont été exécutés environ deux mois après. Seules leurs têtes ont été retrouvées au bord d'une route.
On s'interroge toujours sur les commanditaires et les exécuteurs de cette ignominie et ce n'est pas l'ouvrage « En quête de vérité : le martyre des moines », que publie René Guitton chez Calmann-Lévy, qui apporte la réponse. L'auteur propose son enquête et ses thèses ne sont pas en phase avec les affirmations du général François Buchwalter qui, à l'été 2009, avait soutenu que cette tragédie résultait d'une bavure de l'armée algérienne.
L'officier affirmait alors avoir obtenu l'information de l'un de ses camarades de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr dont le frère commandait l'escadrille d'hélicoptère ayant frappé un groupe rebelle au milieu duquel se trouvaient les sept moines. René Guitton, qui a fait analyser des photographies des têtes des martyrs, estime qu'ils n'ont pas été tués depuis un aéronef en vol stationnaire mais sont morts d'une balle qui leur a été tirée dans la nuque alors qu'ils étaient agenouillés. Il affirme que si les moines avaient été touchés par des balles de mitrailleuses, leur tête aurait éclaté, ce qui n'est pas le cas à l'étude des images qu'il a obtenues. Il ajoute que la décapitation n'est pas un phénomène exceptionnel en Afrique du Nord et que bien d'autres victimes dans ces temps agités de l'Algérie des années quatre-vingt-dix ont subi le même sort.
L'auteur ne donne pas les clés à même de démontrer une manipulation du GIA de Djamel Zitouni, dont le discours radical d'alors recommandait aux étrangers non musulmans de quitter au plus vite l'Algérie s'ils voulaient avoir la vie sauve.
Que penser de l'hypothèse d'une collision entre une mission confiée par le président Jacques Chirac à Jean-Charles Marchiani alors que, dans le même temps, le Premier ministre Alain Juppé et le ministre de l'Intérieur travaillaient sur une autre médiation ? Cela apparaît fragile, même si rien n'est impossible lorsqu'il s'agit de tout faire pour obtenir la libération d'otages.
Si René Guitton propose une analyse méthodique des faits jusqu'aux plus récents concernant ce dossier, il est dans l'impossibilité de conclure. Le mystère demeure entier. Au moins officiellement.

Hervé CHABAUD

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