Le grand reporter de M6 a plusieurs cordes à son arc. C’est le spécialiste du Moyen-Orient qui est intervenu, hier, au Petit Théâtre impérial pour parler du drame des chrétiens d’Orient.
Pour son 161ème Entretien public, le Petit Théâtre impérial a reçu Bernard de la Villardière, venu présenter son livre L'Homme qui marche. Ce grand reporter sur M6, dans le cadre de l'émission Enquête exclusive, a captivé son auditoire en évoquant la tragédie des chrétiens d'Orient. Le débat s'est déroulé avec René Guitton, écrivain, auteur du Dictionnaire amoureux de l'Orient.
Bernard de la Villardière a toujours privilégié l'action malgré un certain « éblouissement mystique ». Son intérêt pour le Moyen-Orient l'a amené à réaliser des reportages risqués. « C'est un homme d'images, un dinosaure de la télévision » dira René Guitton de son ami.
Spécialiste du Moyen-Orient, il a donné un aperçu de l'évolution de cette partie du monde rappelant que l'Orient est la source du christianisme. Celui-ci est né en Palestine et les premiers chrétiens étaient à Damas et Antioche. Les chrétiens ont accueilli l'Islam et les musulmans. La diffusion du film La Fin des chrétiens d'Orient ?, de Didier Martiny et de Pierre Prier, a complété la présentation.
Au début du XX e siècle, un quart des habitants du Moyen-Orient étaient chrétiens. Ils sont à peine 3% aujourd'hui (10 millions de chrétiens pour 320 millions de musulmans). La chute du régime irakien a poussé 150.000 chrétiens du nord de l'Irak, à fuir avant l'arrivée de Daech. L'État islamique, avec Daesh, en 2014, a demandé aux chrétiens de se convertir à l'islam. La situation s'est aggravée sous l'effet d'un plan de l'État islamique.
En Turquie, au XXème, « on est turc et musulman mais pas chrétien », avec la montée du nationalisme. « Les Français ont une certaine image des chrétiens du Moyen Orient perçus comme des arabes », mentionne René Guitton.
Et Bernard de la Villardière de préciser : « Les musulmans subissent et souffrent de cette situation. Toutes les communautés ont besoin les unes des autres pour s'épanouir. Si une communauté disparaît, tout est appauvri ».